Mamma Mia !
On a fait
un pari risqué : prendre les places les moins chères, tout en haut des
gradins et excentré. Etant donné que le show se donne deux semaines pleines
dans notre chère Arena, et que la population genevoise n’est pas si importante,
le calcul était vite fait : avec un peu de chance, il resterait
suffisamment de places libres pour qu’on puisse se replacer furtivement dès
l’extinction des lumières…
Pari
tenu ! Nous voilà mieux placées, bien au centre… Le plus drôle dans
l’histoire : tout notre gradin a suivi notre mouvement et remplit les
rangs inférieurs. Sur scène, le rideau se lève. Coincés entre le pied de la
scène et les barrières de sécurité qui délimitent le parterre, une dizaine de
musiciens prennent leurs partitions…et les premières notes de Mamma Mia
résonnent.
Le décor
est redoutablement bien pensé : deux pans de mur en arcs de cercle qui
peuvent pivoter et former une combinaison de décors différents. Tout commence
lorsque Sophia poste ses trois fameuses lettres… Puis ses amies la rejoignent –
la première chanson de la soirée sera Honey, Honey. On se rend vite compte que
le film n’a rien inventé du tout ! Tous les petits détails ont été repris,
et c’est avec grand plaisir qu’on les retrouve : les chants dans le
sèche-cheveux, les tenues délirantes, et même les garçons qui dansent en palmes
et combinaison de plongée ! Dantesque !!
L’histoire
se poursuit au rythme des chansons et les personnages apparaissent les uns
après les autres. Vus de loin, ils ressemblent beaucoup à leurs homonymes
cinématographiques. On ne se perd pas ! Le public met un peu de temps à se
décoincer, mais finalement les gens se lâchent, et alors que des
applaudissements nourris rythment les plus grands tubes d’ABBA (Gimme, gimme,
gimme !, Voulez-vous, Dancing Queen ou encore Mamma Mia), on entend chantonner
les paroles autour de nous. L’audience est hétérogène : des parents, des
enfants, des jeunes et des moins jeunes… Le phénomène ABBA rassemble les
générations !
Après plus de deux heures de bonheur, de rires et de chansons, nos deux protagonistes s’en vont vers un beau lever de lune, fredonnant I Have a dream… Mais le show ne s’arrête pas là, toute la troupe revient et bisse Dancing Queen et Mamma Mia. Les héros ont revêtu pour l’occasion leurs tenues les plus… heu… colorées ? Non, ce n’est pas exactement le mot. J’hésite entre « kitchs », « scintillantes », « originales »… Peut-être que l’expression exacte est : « énormes » !!!
Au sortir
de la salle, 3'000 personnes ont le sourire aux lèvres, fredonnent des tubes
indémodables et esquissent un pas de danse… Il y a quelques jours, la Tribune
de Genève titrait : « Mamma Mia vient redonner le sourire aux
Genevois ». Je n’aurai pas su mieux dire. Un spectacle toujours drôle,
vivant, efficace. Une performance impeccable. L’idée du siècle ? Ca se
pourrait…